Mon enfant est-il sourd ?

Vous vous demandez si votre enfant présente les signes d’une perte auditive légère à sévère ?

Pas de panique, les cas de surdité infantile restent relativement rares, même si les autorités médicales ont pris des dispositions pour encadrer au plus tôt cette problématique de santé publique.

Des dépistages néonataux précoces aux examens approfondis, il existe des parcours de soins qui aident l’enfant dans sa perte d’audition.

Surdité de l’enfant : un problème fréquent ?

Selon Santé Publique France, parmi les cinq sens, l’ouïe est celui qui est le plus exposé à un risque de déficience dès la naissance.

Ainsi, un enfant sur mille naît sourd profond et 80 % des surdités constatées chez un un enfant pré-existent nativement. Cette situation a amené l’Assurance maladie à rendre obligatoire, depuis 2012, un dépistage de la surdité permanente néonatale dès les premiers jours de la vie du bébé.

Lorsqu’une surdité se développe plus tardivement, dans les premières années de l’enfance, il faut alors se rapprocher d’un pédiatre spécialisé ou d’un médecin ORL. Des examens poussés permettent d’évaluer, notamment en nombre de décibels, le niveau de perte auditive de l’enfant et les solutions à envisager pour corriger son affection.

Enfant malentendant : quelles sont les causes ?

Il existe trois grands cas de figure qui peuvent expliquer une faiblesse auditive chez l’enfant :

1) Un facteur génétique : l’enfant présente une affection auditive congénitale qui peut être due à une infection durant la grossesse, comme l’infection congénitale à cytomégalovirus (CMV). Il peut également s’agir d’une malformation prénatale engendrée par un virus particulier (herpès, rubéole, syphilis…) ou résultant d’une anomalie craniofaciale. Enfin, d’éventuels antécédents familiaux de surdité peuvent bien sûr être à l’origine d’un problème auditif.

2) Une infection. L’inflammation de l’oreille, d’origine virale ou bactérienne, peut prendre la forme d’une otite moyenne aiguë ou chronique qui affecte plus ou moins sévèrement la capacité auditive de l’enfant. L’infection peut également résulter d’une perforation du tympan, de l’irruption des oreillons ou encore de l’accumulation d’un bouchon de cérumen dans le conduit auditif.

Il faut savoir que l’introduction de corps étrangers (perles, gommes, graines…) dans l’oreille est fréquente chez les bébés touche-à-tout. Enfin, la prise de médicaments ototoxiques, qui affectent les oreilles, est une source non négligeable de problèmes auditifs.

3) Un traumatisme. Un enfant sera d’autant plus exposé au risque d’une perte auditive qu’il sera soumis à des environnements sonores marqués (musique trop forte à la maison, environnement de travail bruyant), ou victime d’un traumatisme crânien, à la suite par exemple d’un choc ou d’un accident.

Comment identifier les symptômes de surdité chez l’enfant ?

Les signes d’une surdité relative à profonde d’un enfant sont variés, ouvrez donc bien l’œil et… tendez l’oreille !

Bon à savoir : les troubles de l’audition de l’enfant sont presque systématiquement associés à des difficultés de développement du langage.

Chez le bébé (de 0 à 23 mois).

– De la naissance à trois mois, surveillez l’absence de réaction à des bruits significatifs (porte qui claque, démarrage d’une voiture, chien qui aboie ou même simple claquement de doigt près de l’oreille).

– À partir de six mois, soyez attentif au développement cognitif et notamment oral de l’enfant. Par exemple, si le bébé ne s’exprime jamais sous forme de vocalises et n’émet pas de sons primaires articulés (on appelle cela la lallation, du type « ma-ma »), il sera judicieux de prendre rendez-vous avec un pédiatre spécialisé ou un médecin ORL.

– Entre neuf et dix-huit mois, l’absence de réaction à des ordres simples, même accompagnés de mimiques, doit vous alerter. Même chose pour des difficultés de langage associant des syllabes simples (exemples : « maman », papa », « pôpô »…).

Chez le tout petit (entre 2 et 3 ans).

L’enfant malentendant a du mal à nommer des images ou ne parvient pas à associer des mots simples (« maman partie travail »). Il présente des difficultés d’articulation et ne comprend pas des consignes complexes (exemple : « Donne la fourchette à maman »).

Chez l’enfant (à partir de trois ans).

S’il vous fait souvent répéter, éprouve le besoin de monter le son de son dessin animé préféré, n’articule pas suffisamment ou n’entend pas les sons aigus, alors l’enfant est bien affecté par une perte auditive caractérisée.

Dans la plupart des cas, il est aussi plus agité et plus fatigué, comme s’il devait développer plus d’efforts qu’un autre pour percevoir le monde environnant et se faire entendre. À la maternelle puis à l’école, des difficultés d’apprentissage et d’expression peuvent être repérées.

Quel traitement pour mon enfant atteint de déficience auditive?

Dès les premiers symptômes d’une déficience auditive, il convient de se tourner vers des médecins spécialisés dans l’audition et la sphère ORL de l’enfant. Les professionnels effectuent des batteries de tests techniquement évolués et orientent le jeune patient vers un parcours de soins adaptés. Celui-ci revêt généralement les formes (éventuellement combinées) de :

La pose d’un appareillage auditif, défini en concertation avec votre audioprothésiste.

Le port d’un implant cochléaire, lorsqu’un simple appareil auditif s’avère insuffisant. Il s’agit d’un dispositif chirurgical implanté entre l’oreille externe et interne de l’enfant.

Une rééducation orthophonique, pratiquée par un orthophoniste et consistant à évaluer le niveau de trouble auditif ainsi qu’à proposer une série de séances de réhabilitation du langage et de l’audition.

L’apprentissage de la lecture labiale et/ou de la langue des signes, réservé aux cas les plus sévères.

En résumé, les troubles de l’audition du bébé et de l’enfant doivent être pris au sérieux dès les premiers signes. Cela nécessite d’établir des diagnostics précis et réguliers, à différents âges, afin d’emprunter la meilleure voie vers une amélioration progressive et continue de l’audition.

Notez qu’il est également important de prendre en compte de nouveaux facteurs de risque comme les systèmes d’écoute de musique, dont de plus en plus d’enfants sont équipés. Car si la musique adoucit les mœurs, prenez garde à ce qu’elle ne nuise jamais à l’audition de vos enfants !

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